vendredi, novembre 11, 2005

Litang


Nous voilà en route pour Litang. Nous sillonnons les montagnes du Sichuan qui deviennent de plus en plus abruptes. Nous découvrons au fil du voyage d’immenses vallées fleuries de colza. La première partie du voyage aura durée 8 heures dans un bus assez confortable. Nous sommes arrivés en fin de journée à Kangding. Une petite ville dans la montagne (2500m d’altitude) où l’on commence à voir la culture tibétaine s’affirmer. Les gens parlent aussi bien le chinois que le tibétain et de nombreuses personnes sont en habits traditionnels. La ville de Kangding suit le cours tumultueux de la rivière Zheduo Hé, qui sépare la ville dans sa longueur.
Le lendemain matin il à fallu démonter la porte de l’hôtel pour sortir et rejoindre la gare routière. Nous voilà sur la route Tibet Sud, un des deux axes terrestres chinois permettant de rejoindre le Tibet. Le bus était beaucoup moins neuf que le précédent et pour cause, le goudron disparaît de la route après quelques kilomètres et fait place à un chemin de terre rocailleux qui suis le flanc des montagnes. Nous avons tout au long du trajet croisé quelques milliers de camions militaires. Nous avons été bloqués dans un village car la route était trop étroite et parfois nous passions de justesse en frôlant les ravins vertigineux qui bordent cette voie de fortune. Dans le Bus chaque bosse nous faisaient nous cogner au plafond ce qui amusait beaucoup trois jeunes filles en habit de Lama, le crâne rasé et qui se collaient des pelures d’orange sur le visage en guise de décorations tendances. Après des heures de frayeur nous voilà à Litang.
Ici vivre est tout de suite beaucoup plus difficile. Chaque mouvement vous fait prendre une inspiration plus grande et monter des marches relève presque de l’effort sportif. De plus l’altitude (le village est situé à 4680m) se fait sentir sur nos têtes et la migraine se fait de plus en plus forte. Litang, petite ville charmante où les habitants vous saluent chaudement de leur « Tashi delek » où les enfants se ruent sur vous avec leurs deux traits de morve qui coulent continuellement de leur nez. Je garde l’image de cette petite fille qui voulait nous garder chez elle à cause de nos yeux tout rond et de notre gros nez de gaulois. Nous avons été initiés au pèlerinage par un vieil homme qui passait une bonne partie de sa journée à tourner autour de la lamaserie, dans le sens des aiguilles d’une montre, en récitant une prière sacrée (sûtra) et en tournant leurs moulins à prières portables. Nous avons escaladé la colline surplombant le village et nous nous sommes effondrés au sommet au milieu des yacks.
Pendant les trois jours nous avons, visité le temple et ses centaines de moulins à prières, fait des parties de billard avec les jeunes de la ville, fait du stop en moto-tracteur pour revenir des sources d’eaux chaudes et dégusté du thé au beurre de yack chez les habitants. Les gens de Litang sont très fiers de leur région et de leurs traditions qu’ils chantent d’une voix semblant retourner la terre et qui embrase les cœurs. Nous avons terminé notre séjour par une soirée Karaoké dans un restaurant tenu par un chinois fier de recevoir des touristes du bout du monde.

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